Petites excursions
dans l’histoire et les légendes de l’apiculture.
Reprise de textes
parus dans le bulletin d’information de l’ASAD44 sur l’histoire de l’apiculture.
Car c’est la connaissance de l’histoire qui nous permet de comprendre la
situation présente et comment on y est arrivée…
L’apiculture d’aujourd’hui est le
résultat d’un long cheminement de la relation homme-abeilles à travers
l’histoire, et même la préhistoire. Sans aller chercher si loin, arrêtons-nous
quelques temps sur un personnage clef de cette histoire, Aristée, que celui-ci
ait d’ailleurs une origine historique ou qu’il ne soit qu’un mythe.
La mythologie grecque nous apprend que
Zeus, le père des dieux, fut transporté, bébé, sur le Mont Ida, où il fut élevé
par les nymphes et nourri au lait de la chèvre Amalthée et aussi par le miel
des abeilles, grâce aux soins de Melissa, la fille de Melissos roi de Crète.
Plus tard, Zeus transforma cette jolie nymphe en abeille. Ainsi naquit le culte
de la déesse-abeille Melissa. Mais jusque-là, rien ne nous parle d’apiculture,
d’élevage des abeilles, car les abeilles du Mont Ida, toutes célèbres qu’elles
sont, n’habitaient peut-être pas encore une ruche…
Le personnage d’Aristée, fils du dieu
Apollon et de la nymphe Cyrène, est le symbole même de l’art pastoral et
agricole qu’il est censé avoir enseigné aux hommes. Et ce n’est pas rien :
l’élevage et l’art du caillage, la culture de la vigne, de l’olivier, et bien
sûr, l’élevage des abeilles. Toute la culture méditerranéenne en quelque sorte…
C’est aussi à lui qu’on attribue l’art du mélange du miel et du vin, technique
qui perdurera pendant des siècles et qui permettait aux anciens de conserver le
produit de la vigne tout en l’enrichissant de plantes médicinales et
aromatiques.
La mythologie nous raconte également
que, tombé amoureux d’Eurydice le jour même de son mariage avec Orphée, Aristée
la poursuivit (« de ses assiduités » comme on le disait joliment) dans
les verts pâturages, où la belle dryade, dans sa fuite, mit malencontreusement
le pied sur un serpent et mourut. Les nymphes, pour se venger, tuèrent toutes
les abeilles du pauvre Aristée. Sur les conseils de sa mère, il se rendit près
du devin Protée, qui lui conseilla d’immoler quatre taureaux et autant de
génisses, afin d’apaiser le courroux des mânes d’Eurydice. Des entrailles des
taureaux s’échappèrent alors des essaims d’abeilles qui lui permirent de
repeupler ses ruches. A l’époque, Pasteur était encore loin, et on croyait
encore dur comme fer à la génération spontanée. De là l’étymologie
« apis » pour le taureau et pour l’abeille.
Aristée pleurant ses abeilles (Musée d'Art de Nantes).
Selon la légende, Aristée visita ensuite
de nombreuses contrées de Méditerranée où il fut, jusqu’à il y a peu, honoré
comme un dieu, notamment en Sicile et en Sardaigne. Il est souvent représenté
comme un jeune berger portant un agneau sur ses épaules. Le bon pasteur, ce
serait lui ?... Toujours est-il que nous, apiculteurs, lui devons tous un
peu quelque chose, non ? Car sans lui, nos paillons seraient encore
vides !
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