mardi 4 juin 2019

2019, année exceptionnelle : sauvetage de colonies.




Ce début d’année 2019 est vraiment bizarre !

Si vous comparez ces deux photographies prises dans le même rucher, l’une en mars   et l’autre fin mai,

Que remarquez-vous ?

Le premier cadre :

1-    Chargé en couvain fermé, miel sur le haut du cadre, pollen entre miel et couvain

2-    Les abeilles occupées à travailler

Conclusion : un très beau cadre, comme on devrait en trouver dans toutes les ruches.

Le deuxième cadre :

1-    Ponte sur toute la surface du cadre, pas de miel ni de pollen, les abeilles enfoncées dans les alvéoles pour récupérer le si peu de miel. J’ai trouvé certain cadres remplis à 95 % voire 100% de couvain : étonnant !

Remarques : Nature trop généreuse ? Ponte exagérée de la reine ? Manque de nectar, de pollen ?

Vers le 20 février, température extérieure dans la journée de 18°. J’ai commencé à ouvrir les ruches, certaines ruches étaient sur trois, quatre, voire cinq cadres de couvain, bonne réserve en nourriture et en pollen ; donc tout allait pour le mieux.

Début mars, toujours le même temps, beau et agréable, j’ai commencé à remplacer les cadres usagés par des nouveaux cadres avec des feuilles neuves et entièrement cirées.

Fin mars, les faux-bourdons étant en train d’éclore, les premières divisions pouvaient commencer.

La météo étant en avance d’un mois par rapport aux autres années, c’était certainement prématuré, (la tentation de l’apiculteur c’est d’être en avance sur la nature) mais bon, le résultat fut à la hauteur, les nouveaux essaims avaient très bien démarré, tout allait bien !

Début avril, avec les stagiaires du rucher-école, nous avons ouvert les ruches. Nous le faisons une fois par semaine pour suivre l’évolution de nos nouvelles colonies et suivre celles que nous avons divisées. Rien à dire, bon développement. Mise en place des hausses sur les ruches de production avec grille à reines sur la première hausse.

Avril :  le temps change, beau temps dans la journée mais nuit très froide, j’avais déjà remarqué sur une ruche en production la montée de la colonie dans la première hausse ; quand j‘ai ouvert j’ai constaté la disparition de toute activité dans le corps de ruche, des abeilles en quantité sans aucune nourriture, la reine montée dans la hausse pondait merveilleusement bien sur toute la surface des cadres.

Fin avril : c’est le temps de l’essaimage, trois ruches en production ont essaimé, de très gros essaims sont sortis de ces ruches, après récupération, enruchés et nourris, j’ai surveillé leur développement ainsi que les ruches qui ont essaimé.

Début mai : avec le rucher-école, nous avons constaté : des ruches très populeuses, aucune ponte dans les ruches essaimeuses, rien dans les nouveaux essaims, pas de couvain et pas de miel. Nous nous retrouvions avec des cadres de corps complètement vides ! Il nous faut attendre fin mai que le temps change, pour que la nouvelle reine se mette à pondre.

Pour les jeunes colonies, le développement posait moins de problème étant donné qu’elles étaient nourries mais ralenties par le temps froid.

Dans toutes les ruches non nourries, les reines avaient cessé de pondre !

J’ai remarqué aussi une agressivité croissante des abeilles ! Impossible d’ouvrir sans être attaqué !

Devant certaines ruches, j’ai constaté un tapis d’abeilles sur le sol et sur d’autres, la porte de la ruche encombrée de faux-bourdons morts. Je pouvais en remplir mes deux mains.

Au cours du mois de mai, j’ai ouvert plus d’une centaine de ruches : même constat. Les apiculteurs n’ont jamais rencontré ce problème de disette à cette période de l’année ; en août, si par manque d’eau, mais au mois de mai, jamais !

J’ai retiré sur toutes les ruches, les hausses, et demandé à chaque apiculteur de nourrir ses colonies, toutes les semaines. Nous avons ouvert les ruches et avons constaté plusieurs changements :

1-    Agressivité en diminution, voire pas d’agressivité.

2-    Reprise de la ponte des reines.

3-    Retour du miel et du pollen sur le haut de tous les cadres.

Une nette amélioration avec le retour de la température positive de 10° la nuit.

En conclusion, je dirais qu’il est important de suivre l’évolution de ses colonies au cours des premiers mois.

La saison apicole démarre début février et se termine fin juillet/août, globalement six mois ; le temps est précieux. De la cellule royale à la naissance des premières abeilles, il se passe 51 jours environ. Avec les élèves du rucher, nous avons essayé de rééquilibrer la population d’abeilles entre les ruches, complété aussi en rajoutant des cadres de miel. Que de travail cette année !  Résultat : aucune perte de colonies et dans une dizaine de jours nous pourrons remettre les hausses et espérer une bonne récolte de miel.

Si en avril nous avions un mois d’avance le mois de mai nous le fit perdre.



Antoine. 

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