lundi 30 septembre 2019

Tropilaelaps claerae, encore un ennemi des abeilles…




Article paru dans le bulletin de l'ASAD44 de mars 2015 mais toujours d'actualité !


Nous ne connaissions autrefois, pour les plus anciens d’entre nous, que le pou de l’abeille, le bien inoffensif braula caueca aujourd’hui quasiment disparu du fait de la venue du varroa. En fait de pou, ce n’était en fait qu’une drôle de petite mouche étrangement déguisée…
Nous en connaissons depuis bien d’autres, le plus célèbre étant varroa destructor qui cause encore bien des dégâts. Depuis son arrivée, l’apiculture n’est plus ce qu’elle était. C’est encore actuellement, directement et indirectement, le principal souci dans nos ruchers. Depuis peu, un « petit nouveau », depuis longtemps sous surveillance, est entré en Europe. Vous avez reconnu j’espère l’aethina tumida, le petit coléoptère de la ruche. Il va falloir le garder sérieusement sous surveillance. D’autant que rien de sérieux n’est fait en haut lieu pour barrer la route à son expansion. D’ailleurs, la DGAL a donné instruction aux DDPP (ex DSV) de ne pas indemniser les visites organisées pour découvrir sa présence éventuelle dans les ruchers. Seules seront indemnisées les opérations de décontamination après découverte de l’aethina tumida. Vu le peu de maîtrise du sanitaire apicole dans notre pays, il faut s’attendre à le voir paraitre ici ou là sur le territoire national. Et il sera alors probablement trop tard.
Malheureusement, des ennemis de nos abeilles, il n’en manque pas sur la planète… Plus ou moins dangereux, plus ou moins capables de s’adapter à notre milieu. Parmi ceux-ci, un est à particulièrement surveiller : tropilaelaps claerae, dont l’infestation est classée dans la liste des dangers de première catégorie.

Varroa à gauche, tropilaelaps à droite.

Il s’agit une nouvelle fois d’un acarien, comme son cousin le varroa. Mais il est plus petit (1 mm x 0.5 mm) et plus long que large, contrairement au varroa. Il se déplace également plus vite que ce dernier. Possédant quatre paires de pattes, les adultes sont de couleur brun-rouge, tandis que les immatures, qu’on ne trouve que dans les opercules de couvain, sont d’un blanc brillant.
Sa répartition géographique actuelle est l’Asie, où il est l’hôte naturel d’apis dorsata. Mais il a été signalé sur notre apis mellifera en Iran, en Afghanistan, et même en Afrique ! Il n’a pas été signalé jusqu’ici en Europe. Pour combien de temps ?
Le cycle de vie du tropilaelaps est à peu près le même que celui du varroa, introduction dans le couvain, ponte et prélèvement de l’hémolymphe des larves d’abeilles. La dissémination se fait également par transport des adultes par les butineuses, la dérive, le pillage, l’essaimage, les mâles et… l’apiculteur.
Les symptômes, hors présence des individus en phorésie, sont le couvain mort et en mosaïque, les opercules trouées, les abeilles déformées (ailes, pattes, abdomen) et rampantes. Les moyens de lutte sont les mêmes que contre varroa, avec toutefois une arme supplémentaire qu’on ne possède pas contre le varroa : tropilaelaps ne supporte pas de rester plus de 9 jours sans couvain ! Il suffit donc d’encager la reine pendant ce laps de temps pour éliminer le parasite.
Espérons toutefois que nous n’aurons pas à le connaître chez nous ! 

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