Nous ne connaissions
autrefois, pour les plus anciens d’entre nous, que le pou de l’abeille, le bien
inoffensif braula caueca aujourd’hui quasiment disparu du fait de la venue
du varroa. En fait de pou, ce n’était en fait qu’une drôle de petite mouche
étrangement déguisée…
Nous en connaissons
depuis bien d’autres, le plus célèbre étant varroa destructor qui
cause encore bien des dégâts. Depuis son arrivée, l’apiculture n’est plus ce
qu’elle était. C’est encore actuellement, directement et indirectement, le
principal souci dans nos ruchers. Depuis peu, un « petit nouveau »,
depuis longtemps sous surveillance, est entré en Europe. Vous avez reconnu
j’espère l’aethina tumida, le petit coléoptère de la ruche. Il va falloir
le garder sérieusement sous surveillance. D’autant que rien de sérieux n’est
fait en haut lieu pour barrer la route à son expansion. D’ailleurs, la DGAL a
donné instruction aux DDPP (ex DSV) de ne pas indemniser les visites organisées
pour découvrir sa présence éventuelle dans les ruchers. Seules seront
indemnisées les opérations de décontamination après découverte de l’aethina
tumida. Vu le peu de maîtrise du sanitaire apicole dans notre pays, il
faut s’attendre à le voir paraitre ici ou là sur le territoire national. Et il
sera alors probablement trop tard.
Malheureusement, des
ennemis de nos abeilles, il n’en manque pas sur la planète… Plus ou moins
dangereux, plus ou moins capables de s’adapter à notre milieu. Parmi ceux-ci,
un est à particulièrement surveiller : tropilaelaps claerae, dont
l’infestation est classée dans la liste des dangers de première catégorie.
Varroa à gauche,
tropilaelaps à droite.
Il s’agit une nouvelle
fois d’un acarien, comme son cousin le varroa. Mais il est plus petit (1 mm x
0.5 mm) et plus long que large, contrairement au varroa. Il se déplace
également plus vite que ce dernier. Possédant quatre paires de pattes, les
adultes sont de couleur brun-rouge, tandis que les immatures, qu’on ne trouve
que dans les opercules de couvain, sont d’un blanc brillant.
Sa répartition
géographique actuelle est l’Asie, où il est l’hôte naturel d’apis
dorsata. Mais il a été signalé sur notre apis mellifera en Iran,
en Afghanistan, et même en Afrique ! Il n’a pas été signalé jusqu’ici en
Europe. Pour combien de temps ?
Le cycle de vie du
tropilaelaps est à peu près le même que celui du varroa, introduction dans le
couvain, ponte et prélèvement de l’hémolymphe des larves d’abeilles. La
dissémination se fait également par transport des adultes par les butineuses,
la dérive, le pillage, l’essaimage, les mâles et… l’apiculteur.
Les symptômes, hors
présence des individus en phorésie, sont le couvain mort et en mosaïque, les
opercules trouées, les abeilles déformées (ailes, pattes, abdomen) et
rampantes. Les moyens de lutte sont les mêmes que contre varroa, avec toutefois
une arme supplémentaire qu’on ne possède pas contre le varroa :
tropilaelaps ne supporte pas de rester plus de 9 jours sans couvain ! Il
suffit donc d’encager la reine pendant ce laps de temps pour éliminer le
parasite.
Espérons toutefois que
nous n’aurons pas à le connaître chez nous !
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