La loque américaine :
Paenibacillus larvae.
Le mot loque désigne une maladie bactérienne due à Paenibacillus
larvae qui affecte les larves. Cette bactérie se présente sous deux formes
: végétative et sporulée. Cette maladie bactérienne est présente dans le monde
entier, et selon une enquête, à l’état latent dans 99% des ruchers en Loire
Atlantique. Dans la ruche, c’est une maladie silencieuse. Elle est présente
dans les abeilles, le miel, le pollen, la cire. Les abeilles sont dites alors
« porteuses saines ». Dans certaines conditions : trop de pression du
varroa, disette, mauvaises conditions météo, génétique, les abeilles déclarent
les symptômes… La probabilité qu’un apiculteur ou une apicultrice soit
confronté un jour à la loque américaine n’est donc pas une utopie. Les
nombreuses alertes, signalées cet été par les services vétérinaires et les
arrêtés préfectoraux, ont conduit l’ASAD44 à inviter le Docteur Vétérinaire du
GDS44, Caroline Lantuejoul, pour nous apprendre ou raviver notre mémoire à
détecter les premiers signes de la maladie, et à nous prémunir en adoptant de
bonnes pratiques apicoles.
Les signes évocateurs :
- une faible activité, des traces brunâtres sur la ruche,
- un couvain en mosaïque, des alvéoles enfoncées, percées,
- les larves blanchâtres deviennent brunâtres,
- après leur mort, les larves deviennent filantes,
- une odeur désagréable.
Test dit de l’allumette :
- introduire dans l’alvéole une brindille, un filament élastique
colle à la brindille comme du gruyère fondu et s’étire longuement.
- un numéro : 02 41 69 80 69 celui de l’OMAA. Un vétérinaire répondra à vos questions et à vos
observations. Une visite gratuite sera proposée pour établir le diagnostic,
faire des prélèvements pour confirmer ou infirmer la présence du germe.
Si le diagnostic de loque américaine est confirmé, la déclaration
aux services vétérinaires (DDPP) est obligatoire car elle est classée danger
sanitaire de catégorie 1. Un cercle de 3 km sera tracé autour du rucher
contaminé. Les ruchers des apiculteurs et apicultrices dans ce périmètre seront
contactés, et un vétérinaire fera une visite de contrôle.
L’euthanasie le matin tôt ou le soir tard est systématique pour les
ruches contaminées (+ de 5 cellules contaminées par cadre), les cadres brûlés,
le corps de ruche décontaminé. Si la contamination est détectée très tôt (- de
5 cellules contaminées et sans couvain en mosaïque), il est possible de sauver
la colonie par transvasement uniquement au printemps.
Nettoyage :
- à la flamme à privilégier,
- à l’eau de javel avec un temps de contact allant de 5 à 30
minutes, et un degré 1,5% minimum ou mettre 250 ml de javel concentrée à 9,6%
(36°) dans 750 ml d’eau , temps de contact 10mn,
- à la cire microcristalline.
Conseils de biosécurité :
- visite du rucher : des plus fortes colonies en premier vers les
plus faibles en dernier (méthode de la marche en avant),
- observer le couvain systématiquement lors des visites,
- à chaque visite, nettoyer le lève cadre à la flamme, les gants à
la javel et la vareuse,
- alimentation : les sirops et candis contenant du miel sont
potentiellement contaminés,
- achat et récupération d’essaims : prévoir une
« quarantaine »,
- cire : potentiellement contaminée même fondue,
- entre les ruches : la dérive, le pillage, l’échange de cadres,
- entre les ruchers : pillage, essaims, transhumance,
- mettre une grille à reine, de préférence en métal, limite la
contamination dans les hausses,
- augmenter la résistance des abeilles : contrôler le varroa,
surveiller les ressources alimentaires,
- renouveler les cadres chaque année,
- préférer des souches dites nettoyeuses, à la génétique moins
sensible,
- déclarer ses ruches,
- signaler les ruchers abandonnés.
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