mardi 8 octobre 2019

Résumé de la conférence du Dr Caroline Lantuejoul à la journée sanitaire de l’ASADS44 du 5 octobre 2019.




La loque américaine : Paenibacillus larvae.



Le mot loque désigne une maladie bactérienne due à Paenibacillus larvae qui affecte les larves. Cette bactérie se présente sous deux formes : végétative et sporulée. Cette maladie bactérienne est présente dans le monde entier, et selon une enquête, à l’état latent dans 99% des ruchers en Loire Atlantique. Dans la ruche, c’est une maladie silencieuse. Elle est présente dans les abeilles, le miel, le pollen, la cire. Les abeilles sont dites alors « porteuses saines ». Dans certaines conditions : trop de pression du varroa, disette, mauvaises conditions météo, génétique, les abeilles déclarent les symptômes… La probabilité qu’un apiculteur ou une apicultrice soit confronté un jour à la loque américaine n’est donc pas une utopie. Les nombreuses alertes, signalées cet été par les services vétérinaires et les arrêtés préfectoraux, ont conduit l’ASAD44 à inviter le Docteur Vétérinaire du GDS44, Caroline Lantuejoul, pour nous apprendre ou raviver notre mémoire à détecter les premiers signes de la maladie, et à nous prémunir en adoptant de bonnes pratiques apicoles.



Les signes évocateurs :

- une faible activité, des traces brunâtres sur la ruche,

- un couvain en mosaïque, des alvéoles enfoncées, percées,

- les larves blanchâtres deviennent brunâtres,

- après leur mort, les larves deviennent filantes,  

- une odeur désagréable.



Test dit de l’allumette :

- introduire dans l’alvéole une brindille, un filament élastique colle à la brindille comme du gruyère fondu et s’étire longuement.

- un numéro : 02 41 69 80 69 celui de l’OMAA. Un vétérinaire répondra à vos questions et à vos observations. Une visite gratuite sera proposée pour établir le diagnostic, faire des prélèvements pour confirmer ou infirmer la présence du germe.

Si le diagnostic de loque américaine est confirmé, la déclaration aux services vétérinaires (DDPP) est obligatoire car elle est classée danger sanitaire de catégorie 1. Un cercle de 3 km sera tracé autour du rucher contaminé. Les ruchers des apiculteurs et apicultrices dans ce périmètre seront contactés, et un vétérinaire fera une visite de contrôle.

L’euthanasie le matin tôt ou le soir tard est systématique pour les ruches contaminées (+ de 5 cellules contaminées par cadre), les cadres brûlés, le corps de ruche décontaminé. Si la contamination est détectée très tôt (- de 5 cellules contaminées et sans couvain en mosaïque), il est possible de sauver la colonie par transvasement uniquement au printemps.



Nettoyage :

- à la flamme à privilégier,

- à l’eau de javel avec un temps de contact allant de 5 à 30 minutes, et un degré 1,5% minimum ou mettre 250 ml de javel concentrée à 9,6% (36°) dans 750 ml d’eau , temps de contact 10mn,

- à la cire microcristalline.



Conseils de biosécurité :

- visite du rucher : des plus fortes colonies en premier vers les plus faibles en dernier (méthode de la marche en avant),

- observer le couvain systématiquement lors des visites,

- à chaque visite, nettoyer le lève cadre à la flamme, les gants à la javel et la vareuse,

- alimentation : les sirops et candis contenant du miel sont potentiellement contaminés,

- achat et récupération d’essaims : prévoir une « quarantaine »,

- cire : potentiellement contaminée même fondue,

- entre les ruches : la dérive, le pillage, l’échange de cadres,

- entre les ruchers : pillage, essaims, transhumance,

- mettre une grille à reine, de préférence en métal, limite la contamination dans les hausses,

- augmenter la résistance des abeilles : contrôler le varroa, surveiller les ressources alimentaires,

- renouveler les cadres chaque année,

- préférer des souches dites nettoyeuses, à la génétique moins sensible,

- déclarer ses ruches,

- signaler les ruchers abandonnés.

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