mercredi 3 avril 2019

Visite de printemps : comment faire 6 choses en une seule fois.



Vous n’avez pas encore fait votre visite de printemps ? N’attendez pas ! Dès que les jours cléments seront de retour, allez ouvrir vos ruches afin de commencer sereinement la nouvelle année apicole.

Je vous propose aujourd’hui de réaliser 6 points en une seule fois. Rien ne vous oblige à tout faire en même temps, mais autant profiter de la visite de printemps et ne pas déranger vos avettes une nouvelle fois. Certains points sont incontournables, d’autres facultatifs. A vous de voir… Enfin, je reviendrai sur chaque point plus en détail la prochaine fois.



1-    Nettoyage du plateau de fond de ruche :

C’est quelque chose que vous pouvez faire beaucoup plus tôt dans la saison. Le mieux est d’arriver au rucher avec un plateau propre. Décollez le fond de la ruche à nettoyer en glissant le lève-cadre dans un coin entre le plateau et le corps de ruche, puis levez. Faites cette manœuvre des deux côtés. Retirez le toit et retournez-le à proximité, derrière la ruche. Soulevez la ruche (attention à votre dos !) et posez-la sur le toit retourné. Otez le plateau sale et portez le plus loin sans renverser les débris qu’il contient.

Si vous aviez un plateau propre, mettez-le en place et repositionnez votre ruche dessus. Sinon, il vous faudra le nettoyer à l’écart. Inspectez les débris pour y rechercher d’éventuelles anomalies (nous y reviendrons plus tard). Videz et grattez le plateau en y retirant le maximum de cire et de propolis, puis passez-le à la flamme du chalumeau des deux côtés. Attention de ne pas mettre le feu ! A ce stade, soit vous remportez le plateau nettoyé à la ruche en attente, soit vous avez de nouveau un plateau d’avance pour remplacer celui de la ruche suivante. 

   2-    Transfert de ruche :

Vous avez probablement une ruchette d’hivernage qu’il est temps de mettre en ruche, ou bien des colonies qui sont dans la même ruche depuis quelques années. Dans ce dernier cas, un transfert dans une ruche propre est souhaitable afin de pouvoir nettoyer entièrement la vieille caisse, ce qui facilitera les visites à venir. Il suffit de déplacer la ruchette ou la vieille ruche derrière son emplacement (à votre droite ou à votre gauche) et de mettre à sa place la nouvelle. Puis procédez au transfert cadre par cadre en respectant la disposition.

Dans le cas d’une ruchette, pensez à mettre des partitions en ne laissant que deux cadres à construite. Vous écarterez puis ôterez ces partitions au fur et à mesure de l’occupation, ce qui évitera à votre colonie d’avoir trop de volume à maintenir à température. 
3-    Visite de printemps :

Nous voici à l’objet principal et incontournable de l’opération. Il s’agit de passer en revue un à un chaque cadre de la colonie, afin d’estimer et de noter sur le registre d’élevage la situation économique (quantité des réserves de miel, de pollen et de couvain…) et sanitaire (santé du couvain, cadres à remplacer, vieilles cires…) de la colonie. La recherche de maladies éventuelles est aussi, bien entendu, au cœur de cette visite.



4-    Remplacement des cadres :

Il s’agit (dans notre région) de remplacer au moins deux cadres chaque année, afin de renouveler les cires. Il existe plusieurs techniques pour le faire, et j’y reviendrai en détail très prochainement. Mais il suffit de savoir qu’on remplace en général les cadres de rive, pleins de miel ou vides.

Si les cadres à remplacer contiennent effectivement du miel, il suffit de suspendre ce ou ces cadres après avoir ouvert les opercules d’un coup de fourchette, dans deux hausses placées au-dessus de couvre cadre dont le trou de nourrissement sera ouvert. Les abeilles viendront y récupérer le miel. Ces vieux cadres pourront, si la ruche est saine, être donnés à un essaim nu ou servir d’appât dans une ruche piège.

Vous pourrez alors resserrer les cadres restants vers la droite et mettre des cadres neufs à gauche en position 1 et 2 ou 2 et 3. Vous déplacerez petit à petit ces cadres neufs en cours d’année, surtout en été quand il y a très peu de couvain, vers le centre (position 4 et 5). 



5-    Mise en place du cadre de piégeage de varroas sur couvain de mâle :

Vous pouvez profiter de cette visite pour intercaler, juste en bordure de couvain à droite (donc en position 9, en lieu et place de l’avant-dernier cadre à droite), un cadre construit de hausse. Les abeilles construiront en dessous, sous le bois du cadre, des cellules de couvain de mâle. Les femelles varroas sont particulièrement attirées par les cellules de mâle juste avant l’operculation. Après 21 jours environ, vérifiez que le couvain de mâle est bien operculé et découper-le le long du bois. Vous pourrez, en ouvrant les cellules, vérifier le taux d’infestation et débarrasser vos colonies d’une bonne partie des varroas. Cette opération peut être répétée jusqu’en juin.   


6-    Formation d’essaims artificiels :

Puisque vous en êtes à remplacer les cadres, pourquoi ne pas profiter de ce « prélèvement » en multipliant votre cheptel. Dans ce cas, il suffit de prélever, sans prendre la reine, au moins 1 cadre de couvain ouvert (avec des œufs), 1 cadre de couvain fermé et 1 cadre de réserves de miel par ruchette propre et neutre (pas dans une ruchette déjà peuplée !). On peut y mettre plus, voire le double, ou bien mettre des cadres à construire de chaque côté. Ces cadres peuvent venir de plusieurs colonies. On prendra soin alors de bien enfumer et de mélanger les cadres comme des cartes à jouer. Plus il y aura de confusion, plus elles s’entendront ! Les cadres de couvain ouvert se prendront dans la colonie que vous voulez reproduire du fait de ses qualités, car les abeilles y élèveront leur future reine. Les cadres de couvain fermé apportant rapidement les futures nourrices. Les cadres de miel viendront éventuellement de colonies "trop riches" où la ponte risque d'être bloquée par le trop-plein de réserves. Replacer ensuite les cadres en bon ordre, soit le couvain ouvert au milieu, le couvain fermé à côté (ou de chaque côté), le miel ensuite, puis les éventuels cadres à construire en rive.

         Le mieux est de déplacer ensuite, à au moins 3 mètres, la ruche la plus forte du rucher pour y mettre en lieu et place la nouvelle colonie qui récupérera ainsi toutes les butineuses, garantissant ainsi un élevage rapide de la nouvelle reine. La ruche forte y perdra un peu, mais s’en remettra vite. Cet "régime" pourra même lui faire éventuellement passer l’envie d’essaimer.  




Voila ! Le travail est fait, vous avez assaini vos ruches, vous connaissez la situation de chacune (registre d’élevage) et multiplié votre cheptel. La nouvelle saison peut commencer dans la sérénité. 


Merci à Aurélien pour sa participation active ! 

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